Bourse : Madame la Ministre, le cours du mérite s’effondre !

Le gouvernement Valls a récemment sous-entendu que la bourse au mérite serait vraisemblablement supprimée. Notre indignation est grande car celle-ci, à destination des bacheliers boursiers ayant obtenu la mention ‘’Très Bien’’ et des meilleurs étudiants en licence, s’est montrée primordiale pour bon nombre d’entre eux.
Notre indignation est d'autant plus grande que le Président de la République François Hollande a réaffirmé le 14 juillet dernier son souhait de placer la jeunesse au cœur des priorités de son mandat, aux côtés de l’emploi et du chômage.

Mise en place en 2009 par la ministre de l’Enseignement Supérieur de l’époque, Valérie Pécresse, cette mesure donnait de nouvelles perspectives aux futurs bacheliers boursiers qui trouvaient là une nouvelle motivation pour travailler ardument lors des épreuves du baccalauréat. Motivation, car elle permettait de s’assurer un quotidien confortable, ou, dans certains cas, de survivre à l’augmentation du coût de la vie étudiante, partagée entre logement, mobilier et autres dépenses vitales. Il en allait de même pour les étudiants boursiers en fin de licence, qui, s’ils se trouvaient parmi les meilleurs de leur promotion, pouvaient eux aussi poursuivre leurs études confortablement.

Mais voilà, la ministre Fioraso en a décidé autrement : face au principe méritocratique, le gouvernement fait le choix, non d’offrir aux plus méritants une aide pour le travail fourni, mais plutôt d’augmenter la bourse d’études de 7%, pour tous les étudiants boursiers.

Déclasser le mérite: Un aveu de faiblesse
Quoi ? Le mérite serait à bannir ? Le gouvernement fait-il ici l’aveu de l’échec du système scolaire républicain, censé être le moteur de l’égalité des chances, de l’ascenseur social ? Bref : le gouvernement avoue-t-il son incapacité à faire de l’Ecole de la République un espace d’émancipation et d’ascension sociale ? Faire ce choix, c’est mettre en péril les fondements de l’égalité des chances, et la possibilité pour tout un chacun d’avancer, en ayant les moyens pour le faire, épaulé par un Etat à l’écoute des problèmes des futurs étudiants, et prônant la récompense face aux efforts, plutôt que l’égalitarisme sans limite.

François Hollande, alors candidat en 2012, promettait à la jeunesse de France de l’aider et de lui fournir ce dont elle a besoin pour avancer, avoir une formation digne et adaptée, et une aide à l’entrée dans le monde professionnel.

Qu’en est-il ? Cette aide, évaluée par un rapport du ministère de l’Enseignement Supérieur, en 2014, à environ 43 millions d’euros permet à des milliers de jeunes méritants de s’assurer d’une vie étudiante stable et, parfois, de leur donner la chance de poursuivre leurs études partout où ils le souhaitent. Elle n’est surtout qu’une faible part de l’ensemble des aides redistribuées, et ne compromet donc pas l’objectif de baisse des dépenses publiques. Si le président Hollande avait promis une baisse de ces dépenses, il n’était prévu de rabaisser les valeurs de la République, tels que le mérite et l’égalité des chances.

Supprimer une bourse, c'est mettre en danger des jeunes
Faire ce choix, c’est aussi mettre de nombreux bacheliers et étudiants dans une situation plus que périlleuse pour l’année à venir, alors que certains comptaient sur cette aide de 1800 euros par an pour payer leur futur loyer, ou même financer les dépenses en nourriture, voire certains frais de scolarité. De nombreux témoignages paraissent dans les médias, qui se sont emparés du sujet pour faire part de cette injustice, et montrent le désarroi de certains, qui se retrouvent face au fait accompli, pour une rentrée dans quelques semaines.

A l’heure où j’écris cette tribune, de nombreuses rumeurs courent. Par ailleurs, la récupération du sujet par les médias va amener le gouvernement à fournir des réponses, ou du moins des précisions, face à ce flou qui en rappelle tant d’autres.

Madame la Ministre,

Si la baisse de la valeur de cette bourse est envisageable, la supprimer serait une attaque aux principes de l’éducation française qui nous sont si chers ; ainsi qu’un reniement de cette priorité jeunesse, réaffirmée il y a peu par le président de la République. Il n’est pas nécessaire de privilégier la logique égalitaire face à la logique méritocratique : nous pensons qu’augmenter symboliquement la part des boursiers à échelon 0 (qui seraient donc exemptés de frais de scolarité dans leurs études supérieures), combiné avec le maintien de la bourse au mérite, serait la solution la plus juste, et ne donnerait pas l’impression d’un ‘’tout-ou-rien’’ pour les étudiants visés par cette suppression.

Entendez notre appel, et celui de milliers de lycéens qui se sont déjà rassemblés à l’aide d’une pétition, dont les signatures augmentent chaque jour, et résolvez cette injustice le plus rapidement possible, alors que l’année scolaire 2014/2015 approche à grands pas.

#RendezNousNosBourses

Loïc Terrenes,
Vice-Président des Jeunes Démocrates d’Isère,
Vice-Président de la Commission Jeunesse Rhône-Alpes

Co-rédacteurs:
Maxime Fialon, Responsable du Projet des Jeunes Démocrates
Vincent Fleury, Vice-Président des Jeunes Démocrates
et Antoine Carette, Président des Jeunes Démocrates

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