Journée mondiale du don de sang : les homo et bisexuels aussi peuvent sauver des vies !

Don du sang: on a tous le même coeur!

Malgré la promesse de campagne de François Hollande, confirmée par la Ministre de la Santé Marisol Touraine le 14 juin 2012, les hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes ne peuvent toujours pas donner leur sang. Pourtant, l’établissement Français du Sang (EFS) ne cesse de rappeler que nous manquons de donneurs…

Plusieurs pays comme le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni, le Brésil ou l’Afrique du Sud ont déjà ouvert le don du sang à tous. De l'interdiction du don aux personnes parce qu'elles sont considérées comme étant à risques en raison de leur seule orientation sexuelle, ces pays ont préféré une interdiction aux personnes ayant effectivement eu des pratiques à risques, homo, bi comme hétéro.

Sauver des vies avant tout

Donner son sang, c’est sauver des vies. Et la protection du receveur doit être une priorité.

Néanmoins, l'argument sanitaire évoqué depuis 1983 par les hautes autorités de santé, et par l’État, repose sur un amalgame entre prévalence du VIH et homosexualité. Or on sait qu’il y a de nombreux biais dans ces chiffres. D’une part, les études de contamination sont menées auprès de populations à risque, qui ne représentent pas fidèlement la population homo ou bi-sexuelle. D’autre part, les homosexuels ont plus tendance à se faire dépister régulièrement que les hétérosexuels, ce qui gonfle le chiffre.

Le nœud du problème est certainement le questionnaire aujourd'hui présenté aux potentiels donneurs dans lequel on juge une orientation sexuelle au lieu de se pencher réellement sur les pratiques sexuelles dites « à risque ».

Etre homo ou bi-sexuel, ce n’est pas être forcément plus débridé qu’un autre !

Le questionnaire actuel demande directement aux donneurs masculins s'ils ont eu une relation sexuelle avec un autre homme. Si la réponse est oui, la personne est systématiquement exclue du processus de don !

Les Jeunes Démocrates affirment qu'il s'agit là d'une discrimination inefficace et indue. La ministre de la santé Marisol Touraine, comme ses prédécesseurs dont Roselyne Bachelot, fait toujours le grand écart car elle regrette l'utilisation de ce questionnaire qui traduit la stigmatisation d'un groupe humain, tout en ne le remettant pas en question.

Stigmatiser est toujours contre productif. De telles exclusions ne font en effet qu’augmenter le risque de mensonge lors des réponses au questionnaire. C’est par la responsabilisation et non l’exclusion systématique que nous parviendrons à renforcer la sécurité des dons.

Oui, les homo et bi-sexuels aussi peuvent sauver des vies !

Alors que près de 76 % des français trouvent cette interdiction injustifiée*, les Jeunes Démocrates proposent de permettre enfin aux homosexuels et bisexuels de donner leur sang et ainsi participer à l’effort collectif de solidarité.

Nous rappelons avec force que le don de sang n'est pas un test de dépistage ! Un effort de pédagogie doit être fait dans ce sens, mais il ne concerne pas une population plus qu’une autre.

Nous souhaitons également remplacer le questionnaire utilisé actuellement, en prenant en compte seulement les pratiques sexuelles dites « à risque » et en supprimant tout critère d'exclusion du don du sang fondé sur l'orientation sexuelle. Il demeurera possible, in fine, d'écarter du don de sang des personnes ayant eu des pratiques sexuelles dites « à risque », homo, bi ou hétéro, car il est évidemment nécessaire de donner la possibilité à l'EFS d'évaluer les risques pris par des individus en prenant en compte leurs conduites.

La seule prise en compte du critère de l'orientation sexuelle n'a plus lieu d'être.
Tout le monde devrait pouvoir contribuer à sauver des vies en donnant son sang.

Benoît Courtin, Vincent Fleury, Florian Guillon et Antoine Carette

* d'après un sondage BVA de 2009

#Discrimination
#Solidarite
#Societe
Catégorie: