Les actes devront suivre !

Dans un Communiqué de presse en date du 15 janvier, le MoDem Sciences Po a réagi à la Conférence de presse de François Hollande ayant eu lieu mardi:

Mouvement, bataille, confiance. François Hollande a pris goût aux interventions militaires extérieures, et ça se ressent dans le vocabulaire qu’il emploie. Pour les entreprises et les comptes publics, pour la jeunesse et nos valeurs, pour l’Europe et la diplomatie internationale, le mot d’ordre a été le même : le combat.

Dans la lignée des voeux adressés aux Français pour la nouvelle année, le Président a détaillé son «pacte de responsabilité» avec les entreprises : l’allègement du coût du travail, la visibilité et la stabilité fiscales, la simplification administrative; et les contreparties en terme d’embauche, d’insertion des jeunes ou encore, de dialogue social. L’on ne peut que se réjouir, a priori, de ces propos volontaristes. Dégager l’horizon des entreprises, leur redonner des marges de manoeuvre, tout en les engageant à embaucher davantage et à favoriser le dialogue social : qui pourrait jeter la pierre à François Hollande ? Néanmoins, il ne faut pas oublier que l’on nous annonçait une grande réforme des retraites, et que celle-ci fut, sinon une non-réforme, une «réformette». De la même manière, on a voulu donner une dimension historique à l’accord sur la sécurisation de l’emploi, dont les effets réels seront minimes. Enfin, le CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi) a été promu comme une mesure phare pour la compétitivité des entreprises françaises, mais, bien que l’initiative soit positive, cet allègement de charges s’est transformé en une «usine à gaz» difficilement accessible pour les entreprises. Un problème constant depuis le début du quinquennat, c’est la dissonance entre les paroles et les actes; c’est la valeur disproportionnée que l’on a donné à des mesures sans impact conséquent.

Pour gagner ce combat, François Hollande devra rassembler, et il le sait : la négociation, rien que la négociation. Il devra réunir sur le plan national d’abord, avec un grand compromis social pour faire discuter les partenaires sociaux, un «grand rassemblement pour l’emploi», et la mise en valeur des jeunes comme «engagement majeur sur le quinquennat». Mais il devra aussi être à l’initative de dynamiques communes avec ses voisins, et tout particulièrement l’Allemagne, avec qui la France doit organiser une «convergence économique et sociale», coordonner la «transition énergétique» et «agir pour l’Europe de la défense». A l’instar du pacte de responsabilité, les appels du pied pour un rapprochement avec notre voisin outre-Rhin sont louables. Toutefois, la «confrontation avec l’Allemagne» souhaitée par une partie de la majorité il y a de cela quelques mois nous somme de rester vigilants quant à la politique européenne menée par François Hollande.

En tant que telle, cette conférence de presse pourrait être annonciatrice d’un tournant qui va dans le bon sens. Qu’il soit social-démocrate, social-libéral, qu’il corresponde à un socialisme de l’offre, l’important est qu’il témoigne d’une prise de conscience par l’exécutif du caractère néfaste de sa politique économique. Par ailleurs, le désir affiché de travailler à des projets communs avec l’Allemagne doit être moteur dans la défense de l’Union européenne et de l’euro, alors que les élections européennes s’annoncent comme un scrutin à risques pour les partis dits traditionnels.

Si une politique de soutien efficace aux entreprises est mise en place, si la France redevient un des ressorts majeurs de la construction européenne repensée aux côtés de l’Allemagne, et, par-dessus tout, si François Hollande assume son réformisme et se délie les mains de sa majorité socialiste, on peut espérer de cette année 2014 qu’elle contienne les germes d’une nouvelle impulsion nationale et européenne.

Le Mouvement Démocrate Sciences Po
Ce Communiqué est également disponible sur le site du MoDem Sciences Po : http://www.modem-scpo.fr

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